mercredi 16 novembre 2016



Sur le sentier

Sur le sentier de la solitude
je suis arrivé au lieu du chant
et m’y suis attardé
la moitié de ma vie
Maintenant je laisse ma guitare
et mes claviers
mes amis et mes compagnes de s- -e
et je vais à nouveau trébuchant
sur le sentier de la solitude
Je suis vieux mais je n’ai pas de regrets
pas un seul
même si je suis en colère et seul
et rempli de peur et de désir
                Penche-toi vers moi
de tes brumes et tes vignes
Ô l’altière, aux longs doigts
et à la vision profonde
Penche-toi sur ce sac de poison
et de dents pourries
et pose tes lèvres
sur la lumière de mon cœur

                                                               Léonard Cohen, Livre du constant désir, ed.de l’Hexagone